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7 avril 2013 à 15:29

L’IDENTITE DE NOTRE SPORT C’EST AUSSI LE RAM MUAY !!!

La vision d'un puriste de la discipline, Guillaume Kerner surnommé "L'Ange Blond du Muay Thaï"

En laissant le libre arbitre au boxeur de l’effectuer ou pas, il est essentiel que dans chaque gala ou il y a des combats de MUAY THAI, automatiquement un espace lui soit réservé.

Le MUAY THAI est difficile à cerner de par sa nature cependant, j'affirme que c'est un sport noble! Riche en enseignements et chargé d'éléments qui engendrent une manière d'être et une conception de la vie digne de l'esprit de chevalerie. Bien plus qu'une simple lutte de force et de virtuosité le courage et l'état d'esprit sont prédominants...

Durant le RAM MUAY (danse traditionnelle exécutée en préambule du combat) il faut comprendre que le combattant perpétue un ensemble de gestes chorégraphiés depuis des siècles, imprégnés de l'âme des combattants qui l'ont effectué avant lui au cours de combats épiques qui ont marqués l'histoire de ce sport.
Calculés au millimètre près avec un souci du détail omniprésent, ces gestes nous rappellent qu'avant l'efficacité le MUAY THAI est un art qui accorde la priorité à la forme. Ce rituel plusieurs fois séculaire qui se rattache au MUAY THAI fait office de prologue à une dramaturgie qui se trame dans le duel décisif qui s'annonce et cristallise l'intense état de tension psychologique dans lequel le boxeur se trouve (qu'il laisse à peine s'extérioriser) sachant pertinemment qu'on attend de lui la difficulté d'une maîtrise de soi exemplaire et un effort sublime.
C'est précisément en étreignant cette difficulté que le boxeur se réalise et exprime son intégrité.
C’est aussi un instant de recueillement et de prière qui peut aussi parfois revêtir une symbolique religieuse. La majorité des RAM MUAY sont souvent influencés par le bouddhisme et l’on y voit le nak muay se prosterner trois fois mais on peut aussi observer des RAM MUAY influencés par l’islam ou là le nak muay après s’être tourné en direction de la Mecque reproduit la gestuelle des ablutions qu’il pratique lors de ses prières.

Durant ma carrière j’ai pratiqué le RAM MUAY avant chacun de mes combats. Ma tête ceinte du traditionnel MONGKON (serre tête porte bonheur), je me dirigeais au milieu du ring pour m’incliner à genoux face contre terre enfouissant mon visage contre mes gants que j’avais posés sur le sol. Avec ardeur et dévotion je m’en remettais à DIEU lui implorant de toute mon âme qu’il me secoure et me favorise durant le combat et je rendais hommage à ma famille pour m’avoir éduqué ainsi qu’à mon professeur PUD PAD NOY pour m’avoir transmis son art.
Le RAM MUAY constitue un idéal pour le combattant qui s’apprête à l’accomplir. Cet idéal se caractérise par la possibilité d’atteindre à travers son accomplissement chorégraphique un sens moral élevé.
Le RAM MUAY est représentatif d’une discipline de combat qui, en soudant les membres de sa communauté dans la rigueur d’une forme gestuelle, aide chaque nak muay à faire en lui-même l’expérience de valeurs communes les plus hautes.
Le RAM MUAY est une longue tradition teintée d’idéaux dont l’éthique peut se résumer par ces quatre mots : RESPECT, CONCENTRATION, COURAGE, LOYAUTE.


LE RESPECT : le RAM MUAY permet de le témoigner en se dépouillant de son amour propre pour le tourner avec révérence et humilité vers son professeur et ses ancêtres.
LA CONCENTRATION : le combattant parvient à garder une apparente paix intérieure dans ce moment d’avant combat comme face à toute autre situation.
LE COURAGE : le combattant n’y parvient pas seulement par le fait de monter sur le ring mais aussi pour avoir su endurer et accepter les sacrifices que cela nécessite.
LA LOYAUTE : le RAM MUAY s’appelle aussi WAI KRU (ce qui signifie littéralement hommage au professeur) et constitue un témoignage de reconnaissance envers lui.

Sportivement,


Guillaume KERNER
 — avec Joy Bouapha, à Montmarte Paris

Ref : https://www.facebook.com/guillaume.kerner

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